Guérison

Un petit mot au sujet de la guérison. Dès le moment où nous pensons « guérison, guérisseur », quasi automatiquement nous vient l’idée du miracle. Ceci vient probablement de notre histoire, par le fait qu’avant de connaître la notion de docteur actuel, il y avait les guérisseurs. Et celui qui dégagea la voie n’était-il pas Jésus? C’est bien lui qui nous montra que tout était possible, notamment avec sa célèbre formule: « Lève toi et marche! ». Ceci marqua tellement notre inconscient collectif que nous nous raccrochons automatiquement à cette possibilité.

Seulement, bien que guérir sur le champ soit possible, la réalité nous montre qu’il y a en général un délai… Mais avant que je vous donne mon point de vue à ce sujet, il est bon de se rappeler que la cicatrisation, même d’une infime coupure, est un miracle! Notre corps est un miracle permanent et nous avons tendance à l’oublier… jusqu’à une blessure plus grosse…

Pourquoi ce délai afin de guérir? Mon explication personnelle est que chaque obstacle qui se présente à nous est en fait une incitation à grandir. Car l’un des buts de la vie n’est-il pas de progresser, d’apprendre, d’aller vers plus de liberté et d’émancipation? Si vous êtes d’accord avec cela, alors il est juste de dire qu’en tout malheur, quelque chose est bon. Cependant, nous ne sommes pas facilement prêts à l’entendre, surtout quand nous sommes nous-mêmes touchés et non pas le voisin! Une raison en est simple: sommes-nous prêt à nous remettre en question? Sommes-nous prêts à changer? Bien souvent, on s’aperçoit que l’on s’est figé, sclérosé, et cela est contre nature car la vie ne s’arrête jamais! Elle est en perpétuel mouvement, il suffit de regarder attentivement autour de soi.

Une autre raison qui nous pousse à penser « guérison instantanée », c’est notre mode de vie. Dans notre monde occidental, tout est matériellement devenu très facile! Pour autant que nous ayons les moyens nécessaires, nous avons l’illusion que tout est faisable et rapide! Cela a comme conséquence que nous n’avons plus réellement à nous investir pour l’objet que nous souhaitons acquérir. Pour cela il suffit de penser par exemple au chandail que vous auriez tricoter vous même ou celui que vous avez achetez en magasin. A-t-il la même « saveur », la même importance, la même « beauté »? Assurément, non!

L’autre conséquence fâcheuse de notre mode de vie est le « tout, tout de suite »! Bien entendu, c’est pratique de vite courir au magasin pour organiser un souper à la dernière minute par exemple. Mais n’est-ce pas un peu du remplissage? Car à ne pas s’investir soi-même, on doit sans cesse combler un vide. C’est tout le problème du bonheur extérieur versus le bonheur intérieur. Le bonheur extérieur est rapide à obtenir mais sa durée est temporaire et il n’a pas une grande saveur! Tout le contraire du bonheur intérieur, plus long à obtenir certes, car il demande de cesser de se comporter comme un enfant légèrement capricieux! Et pour cela, il faut la patience, le calme, l’investissement personnel et la capacité d’apprécier, de remercier.

Cette petite digression pour montrer que nous abordons le thème de notre santé avec les mêmes travers que notre mode de vie. La santé est devenue une chose! D’ailleurs on en fait fort bien commerce, ainsi comme je change de télévision, je change de genoux! La médecine moderne fait des prouesses en certains domaines, certes, mais sont-elles durables?

Revenons à notre notion de miracle pour dire qu’aborder une thérapie basée sur le spirituel avec un état d’esprit matérialiste n’est pas très concluant. Comme dit avant, tout au final, est miracle. Il faut donc relativiser la notion de « guérir tout de suite » et s’atteler à chercher à se libérer, tant physiquement que psychiquement! Et en général cela demande un peu de temps et un investissement moral personnel!

Pour faire court, guérir c’est avoir l’intention de se libérer et c’est porter son attention sur soi-même. La guérison, le miracle, étant le fruit de ces deux pôles.